Traduction de 3 réunions sur le livre de Néhémie
Conférences bibliques par Rainer Brockhaus
Traduction depuis les réunions
audio diffusées par le site www.audioteaching.org
Enseignement à retirer du livre de Néhémie :
Comment Dieu agit en un temps de ruine
Lectures : Néhémie chapitre 1 et
chapitre 2 v.1 à 8
Chapitre
1 - 1 Les paroles de Néhémie, fils de Hacalia.
Et au mois de Kislev, la vingtième année,* il arriva que, comme j’étais à Suse**, la capitale***, 2 Hanani,
l’un de mes frères, lui et quelques hommes vinrent de Juda ; et je les
interrogeai sur les juifs, les réchappés qui étaient restés de la captivité, et
au sujet de Jérusalem ; 3 et ils me
dirent : Les restants, qui sont demeurés de reste de la captivité, là, dans la
province, sont dans une grande misère et dans l’opprobre, et la muraille de
Jérusalem est en ruine et ses portes sont brûlées par le feu. 4 Et lorsque j’entendis ces paroles, je
m’assis et je pleurai ; et je menai deuil [plusieurs] jours, et je jeûnai, et
je priai*
le Dieu des cieux, 5 et je dis : Je
te supplie, ô Éternel, Dieu des cieux, le *Dieu* grand et terrible, qui gardes l’alliance et la bonté envers ceux qui
t’aiment et qui gardent tes commandements ! 6 Je te prie, que ton oreille soit attentive et que tes yeux soient
ouverts, pour écouter la prière de ton serviteur que je fais aujourd’hui devant
toi, jour et nuit, pour les fils d’Israël tes serviteurs, et la confession [que
je fais] touchant les péchés des fils d’Israël, que nous avons commis contre
toi ; moi aussi et la maison de mon père, nous avons péché. 7 Nous avons très-mal agi contre toi,
et nous n’avons pas gardé les commandements et les statuts et les ordonnances
que tu as commandés à ton serviteur Moïse. 8
Souviens-toi, je te prie, de la parole que tu as commandée à ton serviteur
Moïse, en disant : Si vous êtes infidèles, je vous disperserai parmi les
peuples ; 9 et si vous revenez à
moi, et que vous gardiez mes commandements et que vous les pratiquiez, quand
vos dispersés*
seraient au bout des cieux, je les rassemblerai de là et je les ramènerai au
lieu que j’ai choisi pour y faire demeurer mon nom. 10 Et ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as rachetés par
ta grande puissance et ta main forte. 11
Je te supplie, Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton
serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui prennent plaisir à craindre ton
nom ; et fais réussir aujourd’hui ton serviteur, je te prie, et donne-lui de
trouver miséricorde devant cet homme. Or j’étais échanson du roi.
— v. 1* : c’est-à-dire : d’Artaxerxès I, dit Longue-Main ; A.C. 455.
— v. 1** : hébreu : Shushan. — v. 1*** : ou :
forteresse, château fort. — v. 4 : litt. : priai devant. — v. 5 : hébreu : El.
— v. 9 : litt. : vos chassés.
Chapitre 2 - 1 Et il arriva au
mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant
lui, que je pris le vin et le donnai au roi ; et je n’avais pas été triste en
sa présence. 2 Et le roi me dit :
Pourquoi as-tu mauvais visage, et pourtant tu n’es pas malade ? Cela n’est rien
que de la tristesse de cœur. 3 Alors
j’eus extrêmement peur. Et je dis au roi : Que le roi vive à toujours !
Pourquoi mon visage ne serait-il pas triste, quand la ville, le lieu* des sépulcres de mes pères, est dévastée, et que ses portes sont consumées
par le feu ? 4 Et le roi me dit :
Que demandes-tu ? 5 Et je priai le
Dieu des cieux ; et je dis au roi : Si le roi le trouve bon, et si ton
serviteur est agréable devant toi, qu’il m’envoie en Juda, à la ville des
sépulcres de mes pères, et je la bâtirai. 6
Alors le roi me dit — et la reine était assise à son côté : — Combien de
temps durera ton voyage, et quand reviendras-tu ? Et il plut au roi de
m’envoyer, et je lui fixai un temps. 7
Et je dis au roi : Si le roi le trouve bon, qu’il me donne des lettres pour les
gouverneurs de l’autre côté du fleuve*, pour qu’ils me fassent passer jusqu’à ce que j’arrive en Juda, 8 et une lettre pour Asaph, gardien de
la forêt du roi, afin qu’il me donne du bois pour faire la charpente des portes
du château fort attenant à la maison, et pour la muraille de la ville, et pour
la maison dans laquelle je dois entrer. Et le roi me les donna, selon que la
bonne main de mon Dieu était sur moi.
— v. 3
: litt. : la maison. — v. 7 : voir la note à Esdras 4:10.
Le livre de Néhémie est historique et décrit les
circonstances du peuple en ce temps-là, mais la parole de Dieu est éternelle et
toujours actuelle pour nous enseigner.
Je pense que la plupart d’entre nous connaissent l’histoire du peuple d’Israël et aussi les événements qui l’ont conduit à être transporté à Babylone. Il y a eu 3 transportations successives en l’espace de quelques années, pour ne laisser de reste que les pauvres du pays. La fidélité de Dieu qui avait annoncé que la transportation durerait 70 ans la fait débuter lors de la première. Puis, exactement 70 ans après, un premier groupe de Juifs remontent de la captivité à Jérusalem sous la conduite de Zorobabel, de race royale et de Joshua, le souverain sacrificateur pour reconstruire l’autel sur son emplacement, c’est-à-dire exactement comme Dieu le voulait, puis ils s’occupent des fondements du temple. Nous lisons ces détails dans le livre d’Esdras. Pendant environ 15 ans, ils cessèrent de bâtir, d’abord parce qu’ils avaient peur des peuples voisins, puis le successeur de Cyrus donna l’ordre de stopper les travaux. Il y avait bien sûr les circonstances extérieures, mais l’Ecriture nous révèle d’autres raisons. C’était des temps difficiles comme nous les connaissons aussi et l’opposition des ennemis et l’interdiction du roi les contraignaient à cesser de bâtir, mais les prophètes Aggée et Zacharie révèlent la véritable raison : ils n’avaient plus la même énergie de foi, la même confiance en l’Eternel et étaient préoccupés de leurs propres intérêts pour bâtir leurs maisons. Souvent nous pensons que quand quelque chose ne va pas, la cause en est l’une ou l’autre circonstance extérieure, mais Dieu le permet parce que nous ne réagissons pas de la bonne façon.
Après le retour des premiers, un deuxième groupe de Juifs remontent sous la direction d’Esdras, un sacrificateur et scribe ; il était un homme énergique qui connaissait les Ecritures. Il s’était proposé de rechercher la loi de l’Eternel, de la faire et de l’enseigner. Nous voyons ici où réside l’important : s’occuper de ses propres affaires ou donner la priorité à Dieu ? Nous devons nous poser la question ; est-ce-que je recherche mon bien-être, faire prospérer mes affaires ou mon mobile, c’est de connaître les pensées de Dieu et Le suivre ? Esdras était conséquent : non seulement il connaissait la loi, pouvait expliquer les commandements, mais il voulait y obéir et sous sa conduite, endéans 4 ans, le temple fut rebâti.
Environ 13 ans plus tard se situe le livre de Néhémie : lui n’était pas de race royale, ni sacrificateur ou scribe, c’était un homme comme nous, mais il avait à cœur la ville de Jérusalem et le peuple de Dieu. Quand quelqu’un revenait de Juda, il l’interrogeait pour avoir des nouvelles de la situation à Jérusalem et du peuple qui était remonté de la captivité. Et nous, sommes-nous intéressés par l’état des assemblées ? Je ne parle pas de l’assemblée locale à laquelle nous nous rattachons, mais l’assemblée, corps de Christ, formée de tous les vrais croyants. Il y a beaucoup de croyants qui ne connaissent pas les vérités de l’Ecriture ou ne suivent pas ce chemin mais appartiennent à l’assemblée de Dieu. Pensons-nous à eux le dimanche matin quand nous rompons le pain ?
Néhémie avait à cœur la ville de Jérusalem ; quand il entend que les habitants sont dans une grande misère et dans l’opprobre, que les murailles sont en ruine, les portes brûlées par le feu, il s’assied, pleure et mène deuil tellement la situation l’afflige. Il jeune, c’est-à-dire qu’il concentre ses pensées sur la misère du peuple de Dieu. Les murs sont en ruine, donc on peut pénétrer dans la ville comme on veut, plus de séparation, les portes qui permettaient d’entrer et de sortir sont brûlées par le feu. C’était là aussi où se tenaient les magistrats pour prononcer le droit (on le voit dans le livre de Ruth). La séparation du mal n’était plus possible et on ne pouvait surveiller qui entrait ou sortait. Tout cela accable Néhémie et il expose ses préoccupations dans sa prière à Dieu.
« Eternel, Dieu des cieux, le Dieu grand et terrible, qui gardes l’alliance et la bonté envers ceux qui t’aiment et qui gardent tes commandements » : Néhémie utilise consciemment ces différents noms de Dieu ; L’Eternel, le Je suis Celui qui suis, c’est Jéhovah, le Dieu de l’alliance, Dieu des cieux, c’est Elohim, le créateur tout puissant et terrible parce qu’Il inspire la frayeur au pécheur conscient de devoir paraître devant Lui. Nous savons bien que Dieu est plein de grâce et miséricordieux, mais Il est aussi terrible, car il rétribuera le mal qu’Il n’a pas pu pardonner parce que l’on ne s’est pas repenti. Une petite remarque pratique : Quand nous nous adressons à Dieu, il n’est pas sans importance d’utiliser le bon terme, si nous faisons des demandes pour notre vie de tous les jours, nous nous adressons au Père, quand il s’agit de l’œuvre du Seigneur, pour l’évangélisation par exemple, nous nous adressons au Seigneur ; c’est une question d’intelligence spirituelle. Néhémie prie pour le peuple, il fait appel à l’alliance que Dieu avait établie avec Israël ; il parle de la grandeur et la puissance de Dieu (Elohim) pour invoquer Son aide. Il rappelle à Dieu (Jéhovah) qu’Il garde l’alliance et la bonté envers ceux qui gardent Ses commandements ( v.5). C’est le peuple qui avait reçu la loi pour garder Ses commandements, de tous temps, c’était l’exigence divine. Jésus lui-même dit dans Jean 14 « celui qui m’aime garde mes commandements ». C’est donc le désir de Dieu que son peuple l’aime et garde Sa parole, non pas par contrainte, mais par amour pour Lui.
« Que ton oreille soit attentive et tes yeux ouverts pour écouter la prière de ton serviteur » (v.6) nous savons bien que Dieu n’a pas des yeux et des oreilles comme nous, mais ce sont des images pour nous faire comprendre que Dieu prend connaissance de toutes choses comme nous percevons les choses par nos sens. En réponse à la prière de Salomon (2 Chroniques 7 v.15) à la dédicace du temple, Dieu dit « mes yeux seront ouverts et mes oreilles attentives à la prière qu’on fera de ce lieu ». Néhémie n’était pas à Jérusalem, il était sur un sol étranger mais il fait appel aux promesses de Dieu ; au verset 16, l’Eternel ajoute « maintenant j’ai choisi et sanctifié cette maison afin que mon nom y soit à jamais ; et mes yeux et mon cœur seront toujours là ». Ses yeux voient tout et Son cœur ressent avec Son peuple ; c’est à un tel Dieu que nous nous adressons. Néhémie faisait monter cette prière pour les fils d’Israël nuit et jour, il était persévérant, c’est un exemple à suivre ; le nouveau testament nous y exhorte dans plusieurs passages ; dans la persévérance dans la prière pour un besoin précis dans l’assemblée on peut faire mouvoir le bras de Dieu.
Il confesse les péchés du peuple et s’y associe. A cause de leur infidélité, parce qu’ils n’ont pas gardé les commandements de l’Eternel, ils ont été transportés à Babylone et devaient y rester pendant 70 ans. Un enfant de 10 ans ne pouvait remonter de la captivité qu’à 80 ans et un plus âgé, pouvait-il espérer revenir à Jérusalem ?
« … nous n’avons pas gardé les commandements, les statuts et les ordonnances que tu as commandés à ton serviteur Moïse » (v.7) Il s’agit de la parole de Dieu sous différents aspects : les statuts les concernaient collectivement, les commandements, c’était ce que Dieu demandait à chacun dans sa vie personnelle et les ordonnances, ce que Dieu exige, par exemple les prescriptions concernant les fêtes, les sacrifices. Ils avaient piétiné les droits de Dieu et n’avaient pas tenu compte des pensées d’un Dieu saint.
Néhémie fait appel aux promesses de Dieu « souviens-toi, si vous êtes infidèles, je vous disperserai parmi les peuples, mais si vous revenez à moi, quand vos dispersés seraient au bout des cieux, je les ramènerai » (v.8 & 9). D’un côté, Dieu les prévient qu’ils iront en captivité s’ils désobéissent comme 2 Timothée 2 v.13 dit « si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle car il ne peut se renier lui-même ». C’est l’exécution de la parole de Dieu, Il ne peut pas bénir un peuple infidèle. Mais d’autre part : « si vous revenez à moi, je vous ramènerai ». Dieu a promis, mais comment commence ce retour ? par la confession. Pour retrouver la communion avec Dieu, pour être béni, il faut la confession des péchés devant Dieu et devant les hommes. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner » (1 Jean 1 v.9)
« Ils sont tes serviteurs et ton peuple que tu as rachetés par ta grande puissance et ta main forte » : c’est Dieu qui a racheté ce peuple qu’Il s’est acquis ; Néhémie s’appuie sur ses promesses. Et nous, dans les réunions de prières, il est bon de faire monter des actions de grâce pour notre rédemption, nous devons toujours penser avec reconnaissance que Dieu nous a rachetés, qu’Il nous a révélé la vérité concernant l’assemblée et les enseignements qui y sont liés. Il est juste de prier ainsi, mais évidemment, il ne s’agit pas d’énumérer tous nos privilèges ou vouloir enseigner les autres. Nous venons exprimer un besoin avec un cœur sincère qui est en accord avec les pensées de Dieu. C’est ce que Néhémie fait ici. Puis, au verset 11, il demande que Dieu soit attentif à sa prière et à celle de ses serviteurs. Il sait qu’il y en a d’autres qui sont préoccupés par l’état du peuple. Il ne pense pas qu’il est resté seul comme Elie qui était découragé à ce moment-là alors qu’il avait 7000 hommes qui n’avaient pas ployé les genoux devant Baal. Il est toujours dangereux de penser qu’on est seul : le Seigneur est là et ne nous laisse pas seuls, mais par la grâce et la bonté du Seigneur, il y en a toujours d’autres qui soupirent aussi. D’ailleurs, il n’y en a qu’un, le Seigneur Jésus qui a été complètement seul pendant les 3 heures de ténèbres.
« … fais réussir ton serviteur et donne-lui de trouver miséricorde devant cet homme » : ce puissant roi qui avait un pouvoir absolu sur ses sujets n’est qu’un homme devant Dieu. Par contre, quand Néhémie se tient devant lui, il a l’attitude respectueuse d’un serviteur devant son seigneur ; il est soumis aux autorités. Il demande de pouvoir trouver miséricorde devant ce despote ; Dieu connait les cœurs et a le pouvoir de les incliner comme Il veut.
Entre la fin du chapitre 1 et le chapitre 2, 4 mois se sont écoulés. Très probablement, Néhémie a constamment présenté sa prière à Dieu, attendant une occasion, car dans son cœur montait la pensée que Dieu conduirait toutes choses pour aller à Jérusalem reconstruire la ville détruite. Dieu est derrière les circonstances, c’est pour cette raison que nous avons choisi le titre de nos réunions « l’action de Dieu en un temps de ruine ». Pendant ce temps, Néhémie demande à Dieu que son projet réussisse et continue à accomplir son service auprès du roi. Pour nous aussi, c’est un exemple à suivre : si par exemple un jeune frère a le désir de servir le Seigneur, il faut être dépendant et attendre que le Seigneur lui montre ce qu’Il veut et il y a toujours un temps de prières, mais le Seigneur montrera clairement à un cœur sincère le service à accomplir. Néhémie était échanson du roi, il vivait dans sa proximité et avait la confiance du roi, car en ce temps-là les opposants se servaient fréquemment de poisons pour éliminer le représentant du pouvoir et le roi vivait continuellement dans la crainte. Néhémie se confiait en Dieu pour qu’Il détermine le moment de présenter sa requête et un jour, alors qu’il servait le vin au roi, celui-ci remarque que son échanson est triste. C’était une situation dangereuse car il n’était pas question d’être triste devant le monarque ; c’est pourquoi Néhémie est rempli de terreur. « Tu n’es pas malade, ce n’est rien que de la tristesse de cœur », remarquable réflexion du roi, Dieu lui a mis la pensée qui correspond à la réalité. Néhémie fait confiance en Dieu, il a le courage de répondre qu’il mène deuil parce que la ville, le lieu des sépulcres de ses pères est dévastée. Pour un juif, le lieu des sépulcres des pères était important à cause de la résurrection, mais sa réponse au roi pouvait être comprise comme une critique, c’était le roi précédent qui avait détruit Jérusalem et l’avait brûlée par le feu.
Le roi ne relève pas du tout cette pensée, au contraire, il lui demande ce qu’il désire ; Dieu fait comprendre au roi que Néhémie a une demande à présenter. C’est remarquable de voir comment Dieu agit dans le cœur du roi, car Néhémie n’a encore rien exprimé. Nous voyons sa dépendance, il prie le Dieu des cieux (v.4), puis a le courage de la foi de demander directement ce qu’il désire sans aborder le sujet vaguement pour tester la réaction du roi, il ouvre son cœur dans la pensée que Dieu dirigera tout.
« … si le roi le trouve bon » (v.5) : en s’adressant ainsi, il montre son attitude d’humilité vis-à-vis du monarque. Pourquoi le rajout « la reine était assise à son côté » ? Cela signifierait-il qu’elle était témoin ou qu’elle pourrait avoir d’autres sentiments. Je n’en sais rien, mais cette remarque est surprenante. Tout de suite, sa demande est acceptée ; le roi s’informe de la durée du voyage et Néhémie détermine un temps après lequel il reviendrait auprès du roi.
« … il plut au roi de m’envoyer » : Dieu avait incliné son cœur, ce n’était pas contre son gré, comme Dieu était intervenu auprès de Cyrus qui avait commandé de reconstruire le temple et l’autel. Néhémie reçoit de l’aide matérielle (v.7 et 8). Esdras avait refusé d’avoir une escorte pour monter à Jérusalem, c’était la foi qui agissait. Mais en comparant les deux hommes, nous ne devons pas oublier que Néhémie vivait dans une autre situation, il était échanson du roi tandis qu’Esdras était sacrificateur et docteur de la loi. Ces demandes pratiques sont aussi formulées par la foi. Dieu a une oreille attentive pour des demandes matérielles comme pour des besoins spirituels.
A la fin du chapitre 2, Néhémie arrive à Jérusalem ; il veut prendre connaissance de la situation exacte et l’analyser avant de commencer le travail et d’en parler avec les nobles et chefs qui s’occupaient de l’œuvre. C’est important de voir comment il agit ; parfois on pense qu’il faut laisser telle ou telle chose à Dieu, mais Dieu aide aussi dans l’élaboration de projets, je pense par exemple au travail missionnaire ; les choses dont nous avons besoin, nous pouvons les demander à Dieu, Il prépare les cœurs, les circonstances…
Pour prendre connaissance de la situation, Néhémie agit seul : il longe la muraille qui est détruite et fait le tour de la ville, à certains endroits, il n’est même pas possible de passer avec son cheval à cause des décombres (v.15 et 16), il va par la foi et n’en parle à personne. Peut-être que les chefs lui auraient présenté l’ampleur du travail, l’impossibilité de le réaliser, la faiblesse dans laquelle ils se trouvaient et toutes les difficultés. Dieu permet qu’il y ait des hommes ayant l’énergie de la foi et prêts à faire le premier pas. Puis il en parle aux chefs et ils dirent « levons-nous et bâtissons ».
A la fin du chapitre (v.19), Néhémie est même en butte à la moquerie, mais il a pleine confiance en Dieu et se nomme les serviteurs de Dieu Il parle au nom de tous et ensemble, ils peuvent entreprendre le travail ; Dieu dispose de tout, des cœurs, des circonstances, Il donne la force parce que nous n’en avons pas et par Sa grâce, fait réussir.
Lectures : Néhémie chapitre 3 v.1 à
6, v.12,13,15,20 et chapitre 4 v.1 à 4
Chapitre
3 - 1 Alors Éliashib,
le grand sacrificateur, et ses frères, les sacrificateurs, se levèrent et
bâtirent la porte des brebis ; ils la sanctifièrent, et en posèrent les
battants ; et ils la sanctifièrent jusqu’à la tour de Méa,
jusqu’à la tour de Hananeël. 2 Et à côté d’eux* bâtirent les hommes de Jéricho ; et à côté d’eux* bâtit Zaccur, fils d’Imiri.
— v. 2
: litt. : de lui.
3 Et les fils de Senaa bâtirent la porte des
poissons ; ils en firent la charpenterie, et en posèrent les battants, les
verrous et les barres.
4 Et à côté d’eux répara Merémoth, fils d’Urie,
fils d’Hakkots. Et à côté d’eux répara Meshullam, fils de Bérékia, fils
de Meshézabeël. Et à côté d’eux répara Tsadok, fils de Baana. 5 Et à côté d’eux réparèrent les Thekohites ; mais les principaux d’entre eux ne plièrent*
pas leur cou au service de leur Seigneur.
— v. 5
: litt. : n’apportèrent.
6 Et Jehoïada, fils de Paséakh,
et Meshullam, fils de Besodia,
réparèrent la porte du vieux [mur] ; ils en firent la charpenterie, et en
posèrent les battants, et les verrous et les barres.
… 12
Et à côté d’eux*
réparèrent Shallum, fils d’Hallokhesh,
chef de la moitié du district de Jérusalem, lui et ses filles.
— v. 12
: litt. : de lui.
13 Hanun et les habitants de Zanoakh
réparèrent la porte de la vallée ; ils la bâtirent et posèrent ses battants,
ses verrous et ses barres, et [firent] mille coudées de la muraille, jusqu’à la
porte du fumier.
…
15 Et Shallun,
fils de Col-Hozé, chef du district de Mitspa, répara
la porte de la fontaine ; il la bâtit et la couvrit, et posa ses battants, ses
verrous et ses barres ; [il fit] aussi la muraille de l’étang de Siloé*, près du jardin du roi, et jusqu’aux degrés qui descendent de la ville** de David.
— v.
15* : hébreu : Shélakh. — v. 15** : la partie de
Jérusalem, ainsi nommée.
… 20
Après lui, Baruc, fils de Zabbaï,
répara avec zèle une autre* portion, depuis l’angle jusqu’à l’entrée de la maison d’Éliashib, le grand sacrificateur.
— v. 20, :
hébreu : seconde.
Chapitre 4 - 1 1 Et il arriva que, lorsque Sanballat apprit que
nous bâtissions la muraille, il se mit en colère et fut extrêmement irrité, et
il se moqua des Juifs. 2 Et il parla
devant ses frères et devant l’armée de Samarie, et dit : Que font ces faibles
Juifs ? Les laissera-t-on faire ? Offriront-ils des sacrifices ? Achèveront-ils
en un jour ? Feront-ils revivre les pierres des monceaux de poussière, quand
elles sont brûlées ? 3 Et Tobija, l’Ammonite, était à côté de lui, et il dit : Au
reste, pour ce que ceux-ci bâtissent, si un renard y montait, il ferait crouler
leur muraille de pierres. 4 —
Écoute, ô notre Dieu, car nous sommes méprisés, et fais retomber leur outrage
sur leurs propres têtes, et livre-les au mépris* dans un pays de captivité ; …
— v. 4
: ou : en butin.
Nous avons vu que Dieu avait envoyé son peuple en captivité parce qu'ils avaient été infidèles et n'avaient pas observé Ses commandements. Or, Dieu les avait prévenus s'ils obéissaient, ils seraient bénis, mais s'ils ne le faisaient pas, ils seraient transportés à Babylone. Mais Dieu leur avait aussi dit que s'ils revenaient à Lui de tout leur cœur, Il leur serait de nouveau favorable.
Nous avons vu
comment Dieu était intervenu en réveillant le cœur de Cyrus qui leur avait
permis de remonter à Jérusalem et de reconstruire le temple. C'était la grâce
de Dieu : quand quelque chose de positif a lieu parmi les siens, c'est
toujours la grâce de Dieu qui agit ; Il fournit la force pour agir pour Sa
gloire, Sa joie, notre bénédiction.
Ils avaient
rebâti l'autel sur son emplacement, posé les fondements du temple, puis
l'ouvrage s'était arrêté. Dieu les a
d'abord laissé à leur indifférence, puis leur a parlé par les prophètes Aggée et
Zacharie pour qu'ils se remettent à bâtir et ne s'occupent plus de leur propre
maison.
Il leur a aussi
envoyé Esdras, le scribe qui leur a exposé la parole de Dieu et finalement le
temple a pu être reconstruit pour que les sacrificateurs puissent faire leur
service.
Néhémie, un homme
du peuple, quoique occupant une place importante auprès du roi est
suscité ; il avait de l'intérêt pour le peuple de Dieu, pour Jérusalem et
pleure en entendant la misère dans laquelle se trouvent les fils d'Israël. Il
prie et demande à Dieu de trouver grâce auprès du roi afin de se rendre à
Jérusalem et pouvoir redonner du courage à ceux qui bâtissaient.
Dieu voulait que
la muraille soit reconstruite, C'est bien de reconnaître la pensée de Dieu,
mais ensuite il faut une décision du cœur "levons-nous et
bâtissons". Il est
intéressant de remarquer qu'ils ne commencent pas par les maisons [« la ville était spacieuse et grande mais le peuple peu
nombreux et il n'y avait point de maisons bâties. » (Chapitre 7 v.4)] Nous aurions pensé qu'il fallait d'abord construire les maisons, mais
Dieu a d'autres priorités : reconstruire les murailles pour sécuriser la
ville. Les murs ont pour mission de protéger de l'extérieur et de séparer. Sans
murailles, les maisons étaient à la merci des ennemis qui auraient tôt fait
d'anéantir leur travail.
Dieu agit en
faveur de Son peuple, mais l'ennemi est aussi actif et veut empêcher le travail
(chapitre 4). Ces deux côtés, nous les rencontrons aussi aujourd'hui : quand Dieu
agit, aussitôt Satan est à l'œuvre pour s'y opposer. Parfois Satan utilise des
gens dont nous n'aurions pas pensé que cela soit possible. Même Pierre a dû entendre le Seigneur lui
dire « va arrière de moi Satan » Pierre voulait s'opposer au chemin
qui était devant le Seigneur. Je dis ceci pour montrer que même des croyants
peuvent être utilisés à leur insu par Satan. C'est pourquoi il faut beaucoup de
dépendance, de confiance en Dieu et d'obéissance.
Ils bâtissent
donc pour établir une séparation d'avec les ennemis. C'est un principe toujours
valable aujourd'hui : quand des croyants se réunissent, il faut qu'il y
ait séparation du mal et ne pas attendre que le mal se déclare pour le faire.
" … alors Eliashib, le grand
sacrificateur et ses frères, les sacrificateurs se levèrent et bâtirent la
porte des brebis
" : Eliashib était un homme qui avait une
grande autorité parmi le peuple, mais il s'était allié à l'ennemi, nous lisons
au chapitre 13 qu'il avait même préparé une chambre dans le
temple pour Tobija. Il y a chez lui un manque de
clarté, ce qui l'amène à des compromis. Néanmoins, il y a décision de cœur, ils
se levèrent et bâtirent la porte des brebis. Cette porte était au nord de la
ville et donnait accès au temple. Elle était appelée ainsi vraisemblablement
parce qu'on y amenait les sacrifices. Ils la sanctifièrent et en posèrent les
battants. Dieu mentionne simplement le travail.
« … les fils de Senaa bâtirent la
porte des poissons ; ils en firent la charpenterie, et en posèrent les
battants, les verrous et les barres. » En lisant cette description, nous voyons qu'Eliashib
avait fait un travail inachevé, il avait oublié les verrous et les
barres ! Dieu ne critique pas toujours directement, mais il permet que
cela soit révélé par la fidélité d'autres. Les fils de Senaa
avaient compris que les verrous et les barres étaient nécessaires pour une
séparation efficace ; ils ont une compréhension spirituelle des choses,
car Dieu n'avait donné de précisions. Dieu souhaite aussi que nous ayons cette
intelligence spirituelle lorsque nous lisons la parole de Dieu, que nous la
laissions agir dans nos cœurs et nos consciences et ainsi nous pourrons
discerner ce qui Lui plaît.
« … à côté d'eux réparèrent les Thékohites,
mais les principaux d'entre eux ne plièrent pas leur cou au service de leur
Seigneur » (v.5) : réparer des murs ne les
intéressaient pas, ils estimaient devoir s'occuper d'un travail plus important.
Remarquons quelles pensées peuvent monter dans nos cœurs ! Fasse le
Seigneur que nous ne reculions pas devant un service humble parmi les frères et
sœurs. Les principaux n'étaient pas prêts pour ce travail, mais les Tékohites ont bâti 2 portions (v.5 et 27) Dieu avait touché
leur cœur pour accomplir ce travail.
Puis Shallum (v.12) un homme qui avait une certaine
responsabilité dans la ville, il était chef de la moitié du district, bâtit
avec ses filles. Dieu fait remarquer la fidélité de ces femmes . Quand
nous parlons de service, nous pensons généralement à des frères, peut-être même
plus âgés, mais il y a aussi le service des sœurs, des jeunes, un service
différent accompli par amour pour le Seigneur.
v.13 : ils
réparèrent la porte de la vallée ; ils la bâtirent et posèrent ses verrous
et ses barres et firent mille coudées de la muraille, jusqu'à la porte du
fumier.
Il y en a qui
réparèrent plus que d'autres. Peut-être que nous aussi, nous pouvons être
appelés à faire ce que le Seigneur nous
demande et un peu plus. Nous le voyons dans la vie d'assemblée : par
exemple, un frère qui a l'habitude de s'occuper de distribuer des traités en
ville doit s'absenter et demande qu'un autre le remplace. Il y a des tâches répétitives, des frères et sœurs
qui dimanche après dimanche effectuent un service particulier ; en
sommes-nous reconnaissants ? Cela demande de la persévérance. Le frère X
s'occupe de l'école du dimanche, c'est son travail, d'accord, mais il a besoin
de persévérance et d'encouragement, peut-être quelques fois d'aide.
Encore un petit
détail intéressant au verset 15 : Shallum répara
la porte de la fontaine ; il la bâtit et la couvrit : nous nous
sommes déjà rappelés la fonction d'une porte ; elle sert à empêcher les
personnes non autorisées à entrer et à permettre à ceux qui le peuvent à
pénétrer dans la ville. En Israël, c'était aussi le lieu où l'on prononçait le
droit, les anciens de la cité décidaient des mesures à prendre. Pensons à Boaz
ou à Lot qui était assis à la porte de Sodome, donc s'occupait de fait de
l'administration de la ville.
Shallum la
couvrit : il avait estimé qu'un toit était utile quand les anciens se
réunissaient pour délibérer. C'est un détail, mais cela nous montre tout le
soin qu'il a apporté à son travail. Et de plus, il fit aussi la muraille de
Siloé. Près du jardin du roi jusqu'aux degrés qui descendent de la ville de
David. C'était aussi une partie importante de la ville, où l'on accédait par un
escalier, quartier que David lui-même avait conquis. Tous ces détails, Dieu les
consigne.
Le zèle de Baruc au verset 20 est souligné. Il a travaillé avec
énergie à une autre portion. On déploie de l'énergie parce qu'on estime que le
travail est important, ou pour qui on le fait. Des élèves sont parfois plus
zélés pour certains professeurs que d'autres. Dans une famille, l'enfant qui
est empressé de répondre au désir de ses parents leur montre son amour. L'amour
pour Dieu nous pousse à être zélés et nous voyons ici que Dieu le consigne dans
Sa parole.
Tous ces hommes
recevront leur récompense et ce que nous faisons pour le Seigneur, grandes ou
petites choses étant occupés pour Lui auront leur récompense.
La joie dans le
cœur est déjà une récompense ; une petite fille de 6 ans à peine a
témoigné pour le Seigneur en classe craignant que ses camarades se moquent
d'elle, ce qu'ils n'ont pas manqué de faire, cela l'a d'abord fait pleurer,
puis elle s'est réjouie d'avoir pu parler de son sauveur. Nous le voyons aussi
dans Actes 4 où les disciples se réjouirent d'avoir été estimés
dignes de souffrir pour le Nom.
Aux versets 28 et
29, les sacrificateurs réparèrent chacun vis-à-vis de sa maison. La maison,
c'est le lieu de la famille où l'on vit, il a besoin de protection contre les
mauvaises influences étrangères.
Entre la montée
du coin et la porte des brebis réparèrent les orfèvres et les commerçants
(v.32) : Seul ce verset nous parle du métier des travailleurs. Les
orfèvres fabriquent des objets précieux, l'or est cher et est travaillé en
petite quantité. Remarquons que leur service à la muraille ne correspondait en
rien à leur métier, mais c'est leur fidélité, leur amour pour Dieu qui les a
fait participer à la reconstruction des murs. Pour les commerçants, leur
intérêt, c'est faire du profit et il n'y avait rien à gagner, mais ils y ont
renoncé pour travailler pour le Seigneur. C'est la raison pour laquelle je
trouve qu'il est beau que ces métiers soient mentionnés ici.
Au chapitre 4,
nous voyons comment l'ennemi se manifeste : quand Sanballat
apprit que les juifs bâtissaient la muraille, il se mit en colère et fut
extrêmement irrité. Déjà au chapitre 2 est mentionnée la première opposition,
quand Sanballat et Tobija
apprirent que Néhémie était venu pour chercher le bien des fils d'Israël. Ici,
nous voyons leur état d'esprit qui ne s'est pas encore traduit en actes. Sanballat avait été nommé par le roi de Perse comme
intendant de la Samarie et Tobija pour le pays
d'Ammon, plus loin Géshem, l'arabe est mentionné. Si
nous considérons la carte, tous ces ennemis entouraient Jérusalem et la
Judée ; ils s'allient contre Israël et par là contre Dieu.
Ici, ils se
mirent en colère et se moquèrent des Juifs et les accusent de se dresser contre
le roi, ce qu'ils avaient déjà fait au temps d'Esdras (Esdras 4 v.6). Au verset 19, le roi répond à cette accusation en
confirmant qu'en effet dès les jours anciens il y avait eu révoltes et
séditions et que de puissants rois avaient régné à Jérusalem ; aussi, il
ordonnait que les travaux soient arrêtés.
De fait, les ennemis
n'avaient pas tout-à-fait tort : en effet, Jéhoïakim
et Sédécias se révoltèrent contre Nébucadnestar, roi
de Babylone qui monta contre la ville et transporta le peuple à Babylone (2 Chroniques 36). Ceci nous montre que le peuple de
Dieu donne parfois l'occasion d'être
accusé : il s'est passé des choses que l'ennemi n'a pas oublié !
Mais Néhémie
avait été envoyé par le roi et avait l'autorisation de bâtir. Aussi, au verset
20 du chapitre 2, il peut, plein de confiance en Dieu, leur répondre : le
Dieu des cieux, lui, nous fera prospérer et nous, ses serviteurs, nous nous
lèverons et nous bâtirons. Qui peut s'opposer à Dieu quand c'est lui-même qui a
commandé ?
Mais vous, vous
n'avez ni part, ni droit, ni souvenir à Jérusalem. Tobija
et Sanballat s'étaient alliés par mariage à des
femmes juives et pensaient dès lors avoir un certain droit mais ils
n'appartenaient pas au peuple de Dieu, pas plus qu'ils n'avaient de relation à
la ville de Jérusalem, où se trouve le sanctuaire de Dieu, le temple et Dieu
avait promis que si le peuple le priait, tourné vers cette maison, Il
écouterait. Les Juifs par contre
possédaient toutes ces relations, il fallait donc une séparation nette, pas
question de bâtir avec les ennemis.
Et qu'en est-il
pour nous ? Très vite la chrétienté a été en ruine ; bien des vérités
de la Parole se sont perdues, mais Dieu a répondu en grâce. Pensons à Luther,
par exemple : Dieu réveille un homme au sujet de la vérité concernant la
justification par la foi. Cela a secoué la chrétienté, mais très vite, les
croyants se sont constitués en églises, ils se sont mis sous la protection des
autorités et ainsi, n'ont pas montré une séparation claire. Ils ont aussi
introduit des choses selon leurs pensées, l'ordination d'ecclésiastiques et
autres choses semblables.
Au 18ème
siècle, au temps du piétisme, Dieu est de nouveau intervenu dans Sa
grâce : il y a eu beaucoup de gens fidèles qui ont mené une vie de foi.
Puis au 19ème siècle, Dieu a donné encore plus : des croyants
ont compris qu'il fallait une séparation entre les vrais croyants et ceux qui
ne l'étaient pas ; d'autres vérités ont été retrouvées comme le retour du
Seigneur, l'unité de l'Église…
Au chapitre 4,
nous retrouvons l'opposition extérieure : d'abord, l'ennemi se moque de la
reconstruction de la muraille, espérant que le peuple se découragerait. Puis au
verset 8, ils se liguent tous ensemble pour faire venir la guerre contre Jérusalem
et lui causer du dommage. Quelle est la réaction de Néhémie ? « … nous priâmes notre Dieu et établîmes une garde
contre eux jour et nuit ».
Au verset 11, les
ennemis vont encore plus loin : « ils ne le
sauront pas et ne nous verront pas jusqu'à ce que nous arrivions au milieu
d'eux et nous les tuerons et ferons cesser l'ouvrage ». Néhémie qui a appris l'existence de cette
conjuration par des Juifs qui habitaient près d'eux, établit le peuple par
familles et dit aux chefs et aux nobles de ne pas les craindre et combattre
pour leurs frères, en se souvenant que le Seigneur est grand et terrible.
Les Juifs qui
habitaient près des ennemis, en dehors de Jérusalem, que voulaient-ils ?
Que veut le monde pour nous ? Nous enlever notre force. Dans ce cas, il
s'agit de protéger nos maisons : fermer la porte au monde pour que
l'ennemi ne pénètre pas et détruise tout. Remarquons que la muraille n'était
pas achevée ! Ils devaient combattre pour leurs frères, leurs familles
avec leurs épées, leurs piques, leurs arcs. L'épée est une arme qui sert à se
défendre et à attaquer. Nous pensons bien sûr à la signification dans le
nouveau testament : l'épée de l'Esprit qui est la Parole de Dieu,
c'est-à-dire qu'ils devaient s'appuyer sur les promesses de Dieu. Pour se
protéger de l'influence du monde, nous n'avons rien d'autre que la Parole de
Dieu ; Ephésiens
6, qui nous présente l'armure complète, mentionne l'épée et le bouclier de
la foi qui peut éteindre les dards enflammés du méchant. Dans Néhémie, ces
armes personnelles servent de défense des maisons.
« … ils se liguèrent tous ensemble » (v.8) : nous voyons comment les ennemis
procèdent et leur ruse. « Sanballat et Guéshem m’envoyèrent dire :
Viens et rencontrons-nous ensemble dans les villages de la valléed’Ono.
Mais ils pensaient à me faire du mal. Et je leur envoyai des messagers, disant
: Je fais un grand travail et je ne puis descendre. Pourquoi le travail cesserait-il pendant que je le quitterais et que je
descendrais vers vous ? Et ils m’envoyèrent dire la même chose quatre
fois, et je leur répondis de la même manière » (chapitre 6 v.2-4). L'ennemi ne se contente pas d'une seule attaque, il revient à la charge
avec ruse ; nous ne voulons que parler avec toi, on peut quand même
discuter de cette question. Mais le but est de détruire.
La 5ème
fois, l'attaque est directe : il vient avec une lettre ouverte. « On entend dire parmi les nations que vous pensez à vous
révolter, c'est pour cela que vous bâtissez la muraille » (v.6). La lettre n'est plus adressée directement
à son destinataire, une lettre ouverte peut être lue par tous qui peuvent ainsi
se dresser contre Néhémie et faire cesser le travail. La construction de la
muraille est assimilé à une révolte. Nous sommes tous frères ! Ne
devrions-nous pas marcher dans le même chemin ? Tous ne pensent pas de la
même manière et parfois, il y a du mal, mais nous ne devons pas faire comme
eux. En réalité, ne pas vouloir ce mur de séparation qui sert de protection,
c'est marcher dans un chemin non conforme à la pensée de Dieu, puisque Lui-même
a commandé de la construire.
Et cela va même
plus loin encore, au verset 10 du chapitre 6 : Shémahia
s'était enfermé dans le temple et lui dit « Rencontrons-nous
dans la maison de Dieu, à l’intérieur du temple, et fermons les portes du
temple, car ils vont venir pour te tuer, et c’est de nuit qu’ils vont venir
pour te tuer ». Shémahia passait pour être un prophète fidèle soucieux de
protéger Néhémie. Pourquoi celui-ci ne se rencontrerait-il pas dans le temple
pour un échange spirituel ?
Mais que répond
Néhémie ? « Un homme comme moi
fuirait-il ? Et quel homme comme moi entrerait dans le temple et vivrait ? Je
n’entrerai pas. Et je reconnus que, voici, ce n’était pas Dieu qui l’avait
envoyé, car il prononçait cette prophétie contre moi, et Tobija
et Sanballat le soudoyaient. C’est pour cela qu’il
était payé, pour que j’eusse peur et que je fisse ainsi et péchasse, et qu’ils
eussent de quoi me faire un mauvais renom, afin de me couvrir d’opprobre. » Nous voyons combien il est
important de vivre dans la communion avec Dieu pour reconnaître les ruses du
Diable et ne pas dévier du vrai chemin.
Il y a 7 passages
où l'ennemi de l'extérieur empêche le travail, mais ici, les problèmes
surgissent de l'intérieur : l'attaque provient de quelqu'un du peuple.
Nous reviendrons demain sur le sujet.
Nous avons donc
vu que là où Dieu agit, où Il a Ses desseins, aussitôt l'ennemi se manifeste
pour s'opposer. Au chapitre 3, nous avons vu que Dieu observe ceux qui travaillent
pour Lui et apprécie le travail ; il peut aussi avoir des problèmes dans
nos cœurs parmi le peuple de Dieu, nous le verrons dans le chapitre 5. Puis,
nous considérerons au chapitre 8, la grande joie du peuple quand la ville est
rebâtie, la muraille achevée et tous se tiennent à leur place devant Dieu et Sa
parole. Dieu les a amenés là par Sa grâce et pour nous, si Dieu nous a donné à
connaître l'assemblée et sommes soumis à Sa parole, ce n'est qu'un effet de Son
immense grâce envers nous.
Lectures : Néhémie chapitre 5 v.1 à
13 et chapitre 4 v.10
Chapitre 5 - 1 Et il y eut un
grand cri du peuple et de leurs femmes contre les Juifs, leurs frères. 2 Et il y en avait qui disaient : Nous,
nos fils et nos filles, nous sommes nombreux, et nous demandons du blé afin que
nous mangions et que nous vivions. 3
Et il y en avait qui disaient : Nous avons dû engager nos champs et nos vignes
et nos maisons pour nous procurer du blé dans la disette. 4 Et il y en avait qui disaient : Nous avons emprunté de l’argent
sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi ; 5 et pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos
fils comme leurs fils ; et voici, nous réduisons nos fils et nos filles à la
servitude, et parmi nos filles, il y en a qui sont [déjà] asservies, et il
n’est pas au pouvoir de nos mains [de les racheter], car nos champs et nos
vignes sont à d’autres.
6 Et je fus très-irrité
lorsque j’entendis leur cri et ces paroles. 7 Et mon cœur se consulta sur cela, et je querellai les nobles et
les chefs, et je leur dis : Vous exigez de l’intérêt chacun de son frère ! Et
je leur opposai une grande congrégation ; 8
et je leur dis : Nous avons racheté, selon notre pouvoir, nos frères, les
Juifs, qui avaient été vendus aux nations ; et vous voulez vous-mêmes vendre
vos frères ? Et c’est à nous qu’ils se vendraient ? Et ils se turent et ne
trouvèrent rien à dire. 9 Et je dis
: Ce que vous faites n’est pas bien. Ne devriez-vous pas marcher dans la
crainte de notre Dieu, pour n’être pas dans l’opprobre parmi les nations qui
nous sont ennemies ? 10 Moi aussi,
mes frères et mes jeunes hommes, nous pourrions exiger d’eux, comme intérêt, de
l’argent et du blé. Laissons, je vous prie, cette usure. 11 Rendez-leur, aujourd’hui même, je vous prie, leurs champs, leurs
vignes, leurs oliviers et leurs maisons, et le centième de l’argent et du blé,
du moût et de l’huile, que vous avez exigé d’eux comme intérêt. 12 Et ils dirent : Nous les rendrons et
nous ne leur demanderons rien ; nous ferons ainsi, comme tu l’as dit. Et
j’appelai les sacrificateurs, et je les fis jurer de faire selon cette parole. 13 Je secouai aussi le pan de ma robe,
et je dis : Que Dieu secoue ainsi de sa maison et du fruit de son labeur
quiconque n’accomplira pas cette parole, et qu’il soit ainsi secoué et à vide !
Et toute la congrégation dit : Amen ! Et ils louèrent l’Éternel. Et le peuple
fit selon cette parole.
Chapitre 4 - … 10
Et Juda dit : Les forces des porteurs de fardeaux faiblissent, et il y a
beaucoup de décombres : nous ne pouvons bâtir la muraille.
Nous avons vu que
la reconstruction de la muraille, ordonnée de Dieu, Néhémie avait encouragé le
peuple à se remettre au travail. Mais il y avait beaucoup d'opposition
provenant de l'extérieur, l'ennemi n'avait qu'un but : celui d'arrêter le
travail par tous les moyens possibles. Nous nous sommes rappelés que ces murs
avaient une fonction particulière, ils servaient à faire une séparation nette
entre le mal extérieur et le peuple de Dieu à l'intérieur. Nous pouvons nous
appliquer le principe et comprendre qu'une telle séparation est indispensable.
Le chapitre 7
nous apprend que la ville ne contenait pas encore beaucoup de maisons, mais la
priorité, c'était la muraille. Les murs reconstruits les protégeaient des
attaques de l'ennemi, c'est ce que Néhémie avait compris.
La résistance
provenait de Sanballat, l'intendant de la ville de
Samarie, Tobija, l'intendant d'Ammon et de Géshem, l'arabe ; l'opposition entourait donc
Jérusalem et la Judée de 3 côtés et ces hommes étaient les instruments de
l'ennemi du peuple et reviennent plusieurs fois à la charge : ils se
moquent, proposent de se parler pour se mettre d'accord, calomnient Néhémie et
cherchent même à le tuer. Néhémie, dans la dépendance du Seigneur s'aperçoit de
leurs intrigues et ne cède pas : la séparation entre eux et le peuple est
claire « vous n'avez aucune part à ce travail ».
La bonne main de
Dieu était sur eux , Néhémie établit des gardes et ils continuent à bâtir, leur
arme à la main et de l'autre, faisaient le travail pour pouvoir se défendre
immédiatement. C'est un exemple pour nous : nous pouvons bâtir la maison
de Dieu et en même temps le mur de séparation, savoir combien il est important
de nous séparer du mal : par exemple dire clairement que la mondanité est
absolument à proscrire, insister sur les dommages d'une influence extérieure.
C'est exactement ce qui nous est dit ici. Et nous sommes responsables de prendre
une position claire contre tout ce que le monde veut introduire dans nos
maisons, nos familles et dans l'assemblée.
L'autre côté,
c'est bâtir et défendre la ville : l'édification des croyants ; la
croissance spirituelle des croyants peut être très vite détruite, elle
nécessite la persévérance et la grâce de Dieu ;
Au chapitre 4
verset 10, nous lisons que les forces des porteurs de fardeaux faiblissent, il
y a beaucoup de décombres et nous ne pouvons bâtir la muraille. Le
découragement peut se rencontrer parmi le peuple de Dieu ; on dit qu'on a
beau faire de son mieux, c'est peine perdue, personne n'écoute. C'est une
attitude charnelle, on ne voit que les décombres, on souligne le mal et estime
que l'on ne peut rien faire. Mais Dieu désire que l'on poursuive par la foi ce
qu'Il nous a commandé. Evidemment, de notre côté, il n'y a aucune force, mais
quelle était la force de Néhémie ? La bonne main de notre Dieu ! Il
comptait sur Dieu pour accomplir le travail.
Au chapitre 5, il
y eut un grand cri du peuple. Des choses qui n'étaient pas en ordre leur
enlevaient toute force ; ils n'avaient pas la nourriture nécessaire pour
eux et leurs enfants et la conséquence, c'était qu'ils n'avaient pas la force
de travailler à la muraille. Voir au chapitre 4, les forces qui faiblissent et
il y a beaucoup de décombres. Pourquoi ? Leur attitude charnelle les avait
conduits à cela : ceux qui possédaient quelque chose opprimaient les
autres, ils exigeaient des intérêts de leurs frères. Dieu leur avait pourtant
donné d'autres directives. Néhémie fut très irrité et condamne clairement cette
attitude. Son cœur se consulta sur cela (v.7), c'est-à-dire qu'il se tenait
dans la présence de Dieu et avait l'intelligence de ce qui Lui plaît. La
communion avec Dieu donne la sagesse de comprendre les pensées de Dieu et de
savoir ce qu'il faut faire : Néhémie leur dit clairement ce qu'il en est
de leur attitude, mais il n'invoque pas la parole de Dieu, il leur parle plutôt
par l'exemple. Nous avons déjà vu combien un bon exemple est important :
« A Babylone, nous avons racheté selon notre pouvoir nos frères qui
avaient été vendus aux nations et vous, vous voulez vendre vos
frères ? » Il fait appel aux sentiments fraternels ; nous devons
agir par amour fraternel pour plaire à Dieu. Voici qu'il est bon que des frères
habitent unis ensemble. En leur parlant ainsi, ils se turent et ne trouvèrent
rien à dire. Ils ont la conscience de se trouver devant Dieu et ne peuvent
répliquer.
Néhémie parle
encore à leur cœur, il ne les réprimande pas fortement mais leur dit qu'ils ne
font pas bien et sous forme de question : « Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre
Dieu, pour n’être pas dans l’opprobre parmi les nations qui nous sont ennemies
? » Que vont-elles
dire du comportement du peuple de Dieu ?
Puis, au verset
10, Néhémie s'associe à eux ; « Moi aussi, mes
frères et mes jeunes hommes, nous pourrions exiger d’eux, comme intérêt, de
l’argent et du blé. Laissons, je vous prie, cette usure. Rendez-leur,
aujourd’hui même, je vous prie, leurs champs, leurs vignes, … ». En s'identifiant à eux, les nobles n'ont pas
l'impression que Néhémie se met au-dessus d'eux, il leur parle avec bonté de
sorte qu'ils sont prêts à suivre ses directives « nous ferons comme tu l'as dit ». N'est-il pas beau de voir qu'ils sont disposés
à se soumettre parce que Néhémie leur a parlé de la bonne façon ? Nous
pouvons en retirer une instruction : comment parler à nos frères quand il
faut leur faire remarquer que quelque chose dans leur vie n'est pas à la gloire
du Seigneur ou pour le bien du peuple de Dieu, que le résultat soit d'agir
ensemble selon les pensées de Dieu.
Maintenant que la
décision est prise, Néhémie est ferme, il les fait jurer d'agir selon cette
parole. Il est parfois nécessaire qu'une décision prise avec le Seigneur soit
ratifiée fermement, parce que nous sommes facilement enclins à retourner à des
compromis.
Et toute
l'assemblée dit amen et ils louèrent l'Eternel : quand on est d'accord par
l'action de l'Esprit de Dieu sur les cœurs, alors la louange s'élève dans les
cœurs. N'oublions pas d'être reconnaissants pour tout ce que le Seigneur
accomplit chez nous et chez nos frères.
Au chapitre 7, la
muraille est construite les portes achevées, tout est en ordre. Le verset 2
nous parle d'un homme fidèle et craignant Dieu ; Néhémie préconise aussi
que les portes ne doivent être ouvertes qu'à la lumière du jour, donc pas temps
qu'il fait encore nuit et que l'on puisse s'introduire subrepticement. De plus,
la nuit les portes devaient être fermées. Ainsi, le peuple était en sécurité
dans la ville.
« Et les sacrificateurs, et les lévites, et les portiers,
et les chantres, et ceux du peuple, et les Nethiniens,
et tout Israël, habitèrent dans leurs villes. » A la fin du chapitre, le travail est
terminé comme Dieu l'avait commandé.
Lectures : Néhémie chapitre 8 v.1 à
12
Chapitre 5 - 1 — Alors tout le peuple s’assembla comme un seul homme sur la place qui est
devant la porte des eaux. Et ils dirent à Esdras, le scribe, d’apporter le
livre de la loi de Moïse, que l’Éternel avait commandée à Israël. 2 Et le premier jour du septième mois,* Esdras, le sacrificateur, apporta la loi devant la congrégation des hommes
et des femmes, et devant tous ceux qui avaient de l’intelligence pour entendre.
3 Et il y lut devant la place qui
est devant la porte des eaux, depuis l’aube* jusqu’à midi, en présence des
hommes et des femmes, et de ceux qui avaient de l’intelligence. Et tout le
peuple prêtait l’oreille au livre de la loi. 4 Et Esdras, le scribe, se tenait
sur une estrade* de bois qu’on avait faite pour l’occasion ; et Matthithia, et Shéma, et Anaïa, et Urie, et Hilkija, et Maascéïa, se tenaient à côté de lui, à sa droite ; et à sa
gauche, Pedaïa, et Mishaël,
et Malkija, et Hashum, et Hashbaddana, Zacharie, [et] Meshullam.
5 Et Esdras ouvrit le livre aux yeux
de tout le peuple, car il était [élevé] au-dessus de tout le peuple ; et quand
il l’ouvrit, tout le peuple se tint debout. 6 Et Esdras bénit l’Éternel, le grand Dieu, et tout le peuple
répondit : Amen, Amen ! en élevant les mains, et ils s’inclinèrent et se
prosternèrent devant l’Éternel, le visage contre terre. 7 Et Jéshua, et Bani, et Shérébia, Jamin, Akkub, Shabthaï, Hodija, Maascéïa, Kelita, Azaria, Jozabad, Hanan, Pelaïa, et les lévites,
faisaient comprendre la loi au peuple ; et le peuple se tenait à sa place. 8 Et ils lisaient distinctement dans le
livre de la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens et le faisaient comprendre
lorsqu’on lisait.
— v. 2 :
date : A.C. 455. — v. 3 : litt. : la lumière. — v. 4 : hébreu : tour.
9
Et Néhémie, qui était le Thirshatha, et Esdras, le
sacrificateur, le scribe, et les lévites qui faisaient comprendre au peuple [ce
qu’on lisait], dirent à tout le peuple : Ce jour est saint à l’Éternel, votre
Dieu ; ne menez pas deuil et ne pleurez pas ! Car tout le peuple pleurait en
entendant les paroles de la loi. 10
Et [Néhémie] leur dit : Allez, mangez de ce qui est gras et buvez de ce qui est
doux, et envoyez des portions à ceux qui n’ont rien de préparé, car ce jour est
saint, [consacré] à notre Seigneur. Et ne vous affligez pas, car la joie de
l’Éternel est votre force. 11 Et les
lévites tranquillisèrent tout le peuple, en disant : Taisez-vous, car ce jour
est saint, et ne vous affligez pas. 12 Et
tout le peuple s’en alla pour manger et pour boire, et pour envoyer des
portions, et pour faire de grandes réjouissances ; car ils avaient compris les
paroles qu’on leur avait fait connaître.
Alors tout le
peuple se rassemble comme un seul homme au 7ème mois. Dans Lévitique 23 où il nous est parlé des fêtes de l'Eternel,
nous lisons qu'au 7ème mois, il y avait la fête des trompettes,
suivie du grand jour des propitiations, puis la fête des tabernacles.
C'était un grand
jour et le peuple s'assemble sur la place qui est devant la porte des
eaux ; lieu significatif , l'eau étant une image de la parole de Dieu et
près du temple.
Le peuple
s'assemble comme un seul homme pour entendre la parole de Dieu. Ils dirent à
Esdras d'apporter le livre de la loi de Moïse que l'Eternel avait commandée à
Israël. Ce n'est pas Néhémie qui leur commande ni Esdras, mais c'est le peuple
qui d'un commun accord désire entendre la parole de Dieu. Maintenant que la
muraille est achevée, Néhémie passe à l'arrière-plan et Esdras, le scribe
intervient pour leur exposer la loi. Ils sont tous d'accord parce qu'ils sont
conduits par le Saint Esprit. Des frères sont d'accord, non parce qu'ils
s’entendent bien, mais parce que l'Esprit de Dieu les conduits et qu'ils voient
que c'est la pensée du Seigneur. Bien sûr, il faut la prière et la dépendance
du Seigneur pour que le Saint Esprit produise une communion de pensée.
Ici, ils
représentent tout le peuple, quoiqu'ils ne soient pas tous présents ; au
verset 10, nous lisons qu'ils envoient des portions à ceux qui n'avaient rien
de préparé.
Chers frères et
sœurs, quand nous nous réunissons au nom du Seigneur Jésus, sous Sa direction
et dans l'unité de l'Esprit, l'assemblée locale représente toute l'assemblée et
alors, nous pouvons prendre des décisions comme par exemple admettre quelqu'un
à la table du Seigneur ou l'exclure (Matthieu 18). Pourquoi ces quelques frères ont-ils ce
droit ? Parce qu'ils maintiennent le principe de l'unité et
l'expérimentent par l'unité de l'Esprit ; ainsi ils ne doivent pas
consulter les autres croyants qui font partie de l'assemblée, mais qui ne se
réunissent pas à cet endroit.
Nous voyons ici
l'unité du peuple et le désir d'être instruits dans la Parole de Dieu. Esdras,
le sacrificateur apporte la loi pour que tous l'entendent : les hommes,
les femmes et tous ceux qui avaient de l'intelligence pour comprendre. Tous
étaient responsables d'entendre et d'observer la loi. Nous avons la Parole de
Dieu, tous, frères et sœurs doivent la connaître. Il n'est pas juste de
penser que c'est le mari qui doit
connaître la Parole et la femme n'a pas à s'en préoccuper. Comment une sœur qui
ne connaît pas la Parole élèvera-t-elle ses enfants dans la crainte de
Dieu ? Je dis ceci parce que j'ai entendu cette réflexion :
« pour la lecture de la Bible, c'est mon mari qui est responsable, moi, je
m'occupe le la cuisine et du ménage ». C'est triste et faux ! La sœur
est aussi responsable de connaître la Parole et de prier ; comment mener
une vie avec le Seigneur sans prier ? Une mère fidèle priera pour son
mari, pour ses enfants, ensemble, ils prieront avec leurs enfants. Ce sont des
choses évidentes, du moins le pense-t-on, mais la pratique est parfois différente.
Nous voulons nous
encourager à suivre l'exemple du peuple ici : tous se rassemblent pour
écouter. Et Esdras lut depuis l'aube jusqu'à midi (v.3), pendant 6 heures !
Pourrions-nous écouter aussi longtemps ? Le peuple avait une telle faim
d'entendre la Parole de Dieu et ils n'avaient pas la loi entre les mains comme
nous avons le privilège d'avoir la Bible. Qui en avait à cette époque ? Le
roi devait en avoir une, les sacrificateurs et les lévites en avaient une
copie, mais le peuple devait écouter attentivement pour connaître les pensées
de Dieu. « … et le peuple prêtait l'oreille au
livre de la loi » (v.3)
Esdras se tenait
sur une estrade qu'on avait faite pour l'occasion : il est important que
celui qui lit la Parole devant une grande assistance puisse être vu et entendu
distinctement. Le Seigneur Jésus lui-même avait demandé à Pierre de s'éloigner
un peu de la rive pour pouvoir parler à la foule qui se tenait sur le rivage.
Remarquons que la Parole note des détails qui ne sont pas insignifiants. Et
Esdras ne se tenait pas seul : il avait communion avec des frères (v.4), 6
d'un côté et 7 de l'autre ; ainsi Esdras n'était pas au-dessus d'eux mais
un des leurs (7+7) Celui qui lit n'est pas le centre, mais la Parole. En ce
temps-là, ce n'était pas un livre relié, mais un rouleau qu'on déroulait ;
je suppose que ces hommes tenaient le rouleau.
Esdras ouvrit le
livre aux yeux de tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tout le
peuple et quand il l'ouvrit, tout le peuple se tint debout.(v.5). C'était une
marque de respect devant la Parole de Dieu, une attitude qui exprime une
disposition intérieure. Chez nous, on se lève pour la prière dans la crainte de
Dieu ; dans d'autres pays, on s'agenouille, d'autres élèvent les mains en
priant. Ce sont des attitudes extérieures qui indiquent le respect.
Esdras bénit
l'Eternel, le grand Dieu et tout le peuple répondit : Amen,
amen ! En élevant les mains, et ils
s'inclinèrent et se prosternèrent devant l'Eternel, le visage contre
terre.(v.6) Avant de lire la Parole, nous nous recommandons au Seigneur, nous
Le prions pour Le remercier de ce qu'Il nous donne l'occasion d'ouvrir Sa
Parole. Le peuple a une attitude très respectueuse devant la Parole de Dieu. Le
verset 7 cite une série de personnes qui faisaient comprendre la loi au peuple
qui se tenait à sa place, tout se passe en bon ordre, il n'y a pas d'agitation.
Ils lisaient distinctement et en donnaient le sens. Quand on lit la Parole, il faut s'efforcer de
lire distinctement et clairement. De plus, il ne faut pas oublier que le peuple
avait été en captivité pendant 70 ans à Babylone et parmi ceux qui étaient
remontés à Jérusalem, il y avait des plus jeunes qui ne maîtrisaient pas
l'hébreu comme leurs ancêtres ; il était important qu'ils puissent comprendre
ce qui était lu. Certaines expressions ont parfois besoin d'explication, parce
qu'elles ne font pas partie du langage courant, par exemple justification,
réconciliation, propitiation … le service du docteur c'est d'expliquer ces
notions.
Tout le peuple
pleurait en entendant les paroles de la loi : ils s'aperçoivent que Dieu
avait donné certains commandements, qu'ils les avaient ignorés et négligés.
Leur cœur est sincère et ils pleurent devant l'Eternel. Alors Néhémie, Esdras
et les lévites leur dirent : Ce jour est saint à l'Eternel, votre
Dieu ; ne menez pas deuil et ne pleurez pas ! C'est un jour où vous
recevez une bénédiction particulière, voyez les voies de Dieu et tous Ses
bienfaits.
C'est une
situation que nous pouvons aussi connaître ; quand nous nous apercevons
que nous n'avons pas écouté la Parole, nous devons nous humilier, mais le
dimanche matin , quand les croyants se réunissent pour l'adoration, le Seigneur
a le droit que nous Le louions avec un cœur vrai dans la joie du salut, Il
désire que nous L'adorions pour Sa grâce et Son amour insondables.
L'humiliation,
qui est nécessaire ne produit pas de force, la joie de l'Eternel est votre
force (v.10) Regarder au Seigneur, glorifié dans le ciel, penser à Sa grâce et
Son amour nous donne la force pour marcher à Sa suite dans ce monde.
« Allez, mangez de ce qui est gras et buvez de ce qui est
doux, et envoyez des portions à ceux qui n’ont rien de préparé, car ce jour est
saint, consacré à notre Seigneur. »
(v.10). Il s’agit de la bénédiction qu'ils ont reçue en entendant la Parole, la
joie qu'ils ont éprouvée est à partager avec ceux qui n'ont pas pu venir. Un
encouragement à apporter aux absents, une visite à un malade, Dieu désire bénir
et leur procurer ce qui est nécessaire à leurs besoins.
« … les lévites tranquillisèrent tout le peuple, en disant
: Taisez-vous, car ce jour est saint, et ne vous affligez pas. » (v.11) « Et tout le
peuple s’en alla pour manger et pour boire, et pour envoyer des portions, et
pour faire de grandes réjouissances ; car ils avaient compris les paroles qu’on
leur avait fait connaître. »
(v.12) Ils avaient compris l'amour de l'Eternel pour Son peuple, la loi ne
contient pas seulement des exigences, mais aussi des encouragements ; Dieu
avait dit : « vous êtes mon peuple, si vous revenez à moi, je me
tournerai vers vous et vous bénirai ». Vous êtes donc privilégiés par
rapport aux autres peuples. Le peuple put alors se réjouir.
Et il en est
ainsi pour nous aussi ; quand nous lisons la Parole, nous rencontrons bien
des passages qui contiennent des avertissements et aussi beaucoup
d'encouragements en regardant au Seigneur et à l'amour de Dieu : « que le Seigneur incline vos cœurs à l’amour de Dieu et à
la patience du Christ ! » (2 Thessaloniciens 3 v.5) N'est-ce
pas encourageant ?
Le 2ème
jour, les chefs des pères, les sacrificateurs et les lévites s'assemblèrent
auprès d'Esdras, le scribe pour devenir intelligents dans les paroles de la
loi. (v.13) Ils réalisent qu'ils ont une responsabilité particulière pour
approfondir leur connaissance de la loi et s'adresse à Esdras. Si nous
transposons ceci dans notre monde moderne, cela correspond aux conférences pour
les frères, ils se réunissent pour étudier la Parole et ainsi mieux comprendre
les pensées de Dieu, ils savent qu'ils ont une responsabilité envers les frères
et sœurs des assemblées locales.
Ils trouvèrent
dans la loi que les fils d'Israël devaient habiter dans des tabernacles au 7ème
mois, y lurent ce qu'ils devaient faire (v.14 et 15) et le peuple sortit et
apporta des branches d'arbres touffus et se fit des tabernacles. Et toute la
congrégation fit des tabernacles, car les fils d'Israël n'avaient pas fait cela
depuis les jours de Josué, et il y eut une très grande joie.
Les chefs du
peuple en avaient pris connaissance, l'avaient transmis au peuple qui obéit au
commandement de Dieu. Il faut être prêt à écouter, à comprendre la pensée de
Dieu et obéir et ainsi ils éprouvent une grande joie. La fête des tabernacles
rappelle la longue traversée du peuple dans le désert, comment Dieu les avait
conduits dans un pays de palmiers, d'oliviers ; c'est donc une image des
bénédictions reçues. Cette fête avait été célébrée pour la 1ère fois
sous Josué quand ils sont entrés dans le pays. C'est aussi une allusion
prophétique à ce que le peuple connaîtra après tout ce temps passé dans la
dispersion, lorsqu'il sera rassemblé et reviendra à Jérusalem ; alors
commencera le règne millénaire sous l'égide du Messie où il jouira des
bénédictions, de la paix et la justice.
L'humiliation à
laquelle leur cœurs étaient prêts, nous la voyons au chapitre 9. « …
les fils d’Israël s’assemblèrent avec jeûne et vêtus de sacs, et avec de la
terre sur eux. … et ils se tinrent là et confessèrent leurs péchés et les
iniquités de leurs pères. » L'humiliation et la confession étaient
nécessaires. Rien ne peut être omis quant aux exigences de Dieu. Le peuple le
comprend : pendant un quart de la journée, ils lisent dans la loi et
pendant un quart, ils confessent leurs péchés et s'humilient. Les deux choses
vont ensemble : par la loi, ils reçoivent la connaissance pour reconnaître
leurs péchés et les confesser et en même temps, ils voient toute la grâce de
Dieu qui les a supportés, conduits et ramenés à Jérusalem. Plus loin dans le
chapitre, ils reconnaissent qu'ils ont été infidèles, que les voies de Dieu
étaient justes et réalisent combien Ses compassions sont grandes. Puis à la fin
du chapitre ils font une alliance avec Dieu, ils veulent Le suivre et Lui
obéir.
Et pour nous ?
Nous ne faisons pas d'alliance avec le Seigneur, mais pensons à ce passage d'Actes 11 où Barnabas, ayant vu la grâce de Dieu parmi les
croyants d'Antioche, se réjouit et les encouragea à demeurer attachés au
Seigneur de tout leur cœur.
Ayons des cœurs
décidés à retenir Sa Parole, l'observer et l'appliquer dans notre vie.